C’est le genre de mésaventure que nous ne souhaitons à personne. Marie* nous a écrit pour raconter sa mésaventure, alors qu’elle avait perdu ces clés un samedi soir à Toulouse. Le récit :
Un début de soirée comme tant d’autres
Samedi 6 juillet 2019, Marie est invitée à l’anniversaire d’une amie qui se déroule dans un car du centre-ville de Toulouse.
« Nous étions attablés avec une bande d’amis pour fêter l’anniversaire d’une copine de l’université. La soirée se passait tout à fait normalement, avec une dizaine d’amis. Mais lorsque j’ai souhaité récupéré mon sac posé à quelques mètres de notre table, sur les coups de minuit et demi, j’ai eu une mauvaise surprise : mon porte-clés, situé dans une des poches extérieures de mon sac, avait disparu.
Après avoir demandé au personnel du Connexion et aux tables d’à côté, je me suis rendu à l’évidence : je m’étais bel et bien fait volé mes clés d’appartement. Bien sûr, des amis m’ont alors proposé de m’héberger le temps de la nuit afin et régler mes problèmes de clefs le lendemain.
« Non merci, je vais appeler un dépanneur de nuit »
En effet, je devais partir en vacances le lendemain matin et donc préparer toutes mes affaires.
Google est mon ami, parfois …
Me voila enfermée dehors … je décide donc de rechercher un serrurier de nuit sur Google comme je sais qu’il en existe. BINGO ! Je tape « serrurier de nuit » sur Google, il y a pleins de résultats :
- Serrurier de nuit à Toulouse : intervention immédiate
- Serrurier d’urgence : pas de surcoût la nuit
- Intervention immédiate : appeler le 06 ** ** ** **
Je décide donc d’appeler ce numéro. Le téléphone décroche, et je parle avec un « technicien »** de nuit qui me demande quel quartier j’habite. « Je vis dans le quartier St-Michel ». Réponse de l’artisan serrurier : « Nous intervenons à St Michel sans surcoût et sans frais de déplacement. Nous évaluerons le travail à réaliser une fois sur place, et si le devis vous convient, nous réaliserons le dépannage ».
A ce moment là, Marie ne se doute de rien, et pense avoir trouvé la perle rare. « Je me précipite donc à mon appartement afin de recevoir le technicien et il arrive très rapidement ». Voila qui parait une affaire rondement menée !
Une fois arrivé, le serrurier regarde la serrure « nous pouvons réaliser l’ouverture de porte, mais il faudra ensuite penser à la sécuriser en installant une nouvelle serrure ». Jusque là, tout ça est d’une logique implacable. Marie demande alors le devis exact avant l’intervention. Réponse du serrurier (tenez vous bien) : « le forfait ouverture de porte la nuit est de 349 euros ». Premier étonnement, le serrurier avait pourtant dit au téléphone qu’il n’y avait pas de surcoût la nuit. Marie demande alors combien coûte la même prestation en journée. L’artisan répond alors que, pour les interventions de nuit, une majoration de 50% est appliquée. Marie réalise alors que, selon l’incohérence des propos tenus, il ne s’agissait pas de la même personne qu’au téléphone.
Dépitée par la somme demandée, elle demande alors combien coûtera le remplacement de serrure une fois la porte ouverte. (Re) tenez-vous bien : « pour ce type de serrure, qui est assez rare, notre forfait coûte 1099 euros. Mais vous avez de la chance, j’ai la serrure demandée en stock dans mon véhicule, je peux donc vous faire le remplacement immédiatement ».
Serait-ce une escroquerie ?
Marie, bien que pressée de rentrer chez elle, se demande s’il elle n’a pas tout simplement à faire à un escroc, et ne se précipite pas pour faire les travaux. « Je décide d’appeler un copain qui est dans le bâtiment et lui demander ce qu’il en pense. Il m’alerte immédiatement et me conseille de refuser l’intervention.
Marie notifie alors au serrurier de nuit qu’elle n’ira pas plus loin et que ce devis lui semble extrêmement onéreux, beaucoup plus cher que les prix du marché.
La situation se corse
Visiblement heurté par les propos de Marie, l’artisan change immédiatement de ton et adopte un comportement beaucoup moins amical : « Madame, vous faites appel à un serrurier en pleine nuit, je me suis déplacé, donc maintenant, il faut payer ».
Après plusieurs refus, l’artisan devient menaçant : « il m’a dit que ça ne fonctionnait pas comme ça et qu’il fallait au moins régler le déplacement. Ce fut une nouvelle surprise pour moi puisque la personne au téléphone m’avait dit que le déplacement était gratuit ». Mais Marie décide de ne pas de démonter et refuse catégoriquement de payer quoi que ce soit. « Il est rentré dans une colère noire et m’a indiqué que si je ne payais pas, il allait m’arriver de graves ennuis ».
Bousculée, Marie a été alors forcée d’aller au guichet de banque située en bas de son appartement pour retirer les frais de déplacement : 190 euros pour un déplacement de nuit.
Un moment de clairvoyance
« J’ai alors réussi à m’isoler un moment pour rappeler mon ami qui travaille dans le BTP car j’avais tout simplement peur. Heureusement, il n’était pas loin et qu’il a décidé de venir m’épauler au cas où les choses tourneraient mal. Une fois arrivé, le ton de l’artisan a immédiatement changé, bien qu’il soit resté sur sa position et qu’il exigeait un règlement. Ce n’est qu’à partir du moment où mon ami a menacé l’artisan serrurier d’appeler la Police qu’il a lâché prise ».
Retour au point de départ
Voila Marie finalement débarrassé de cet artisan plutôt malhonnête et même menaçant. « Je ne sais même pas si il était déclaré … ».
Mais le problème n’était toujours pas réglé, et Marie était toujours enfermée dehors ! « Mon ami a finalement décidé de prendre les choses en main et a lui-même contacté un autre artisan, toujours sur Google, mais en s’assurant oralement de ses conditions d’intervention. Nous avons alors estimé qu’il paraissait honnête et professionnel, nous l’avons fait venir. Cette fois, tout s’est super bien déroulé ! Un technicien professionnel et plutôt sympathique est arrivé, et il m’a ouvert la porte gratuitement ! Il ne m’a fait payé uniquement le changement de serrure : 149 euros ! »
Mise en garde sur les dépannages
La rédaction d’info-toulouse vous met en garde sur les pratiques de certains dépanneurs dans les grandes villes et notamment à Toulouse. « Certains profitent largement du caractère urgent de la situation pour soutirer le maximum d’argent à ses clients-victimes. » rajoute Marie.
Si vous pensez être victime d’une escroquerie ou de pratiques commerciales douteuses, n’hésitez pas à vous rapprocher de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
*pour des raisons de sécurité, le prénom a été changé
** la rédaction d’info-toulouse n’a pas souhaité communiquer sur le nom de l’artisan car un signalement a été fait à la DGCCFR.
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